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    PUCHOT

    jeanbauduen
    Premier Maître
    Premier Maître

    jeanbauduen

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    Message par jeanbauduen Mer 30 Sep 2015 - 20:35

    PUCHOT - Dictionnaire de Marine Ière Edition - 1736 - H. Bicker.

    Définition : (texte réadapté en Français actuel)
    L'astérisque * indique un lien actif.

    PUCHOT, eschillon, trombe, pompe de mer,
    grain de vent, siphon, typhon, dragon.

    Puchot est un terme bas d’argot, de matelot du Levant* qui signifie une nuée noire d'où sort une longue queue.
    C'est un orage dans lequel l'eau de la mer s'élève comme une colonne à la hauteur de cent brasses,
    et tournoie en spirales par une largeur de quinze à vingt pieds de diamètre,
    à la manière d'un siphon, d'une vis d'Archimède, une sorte de tourbillon géant de vents violents,
    qui se forme dans un même lieu, dans une nuée opaque trop ardemment chauffée par les rayons du Soleil
    et qui attire l'eau de la mer jusqu'au plus haut de l'air.
    On ne voit d'abord paraître en l'air qu'une petite nuée de la grosseur d'un poing,
    Puis on voit sortir de cette nuée comme une trompe, composée de la matière de la même nuée
    dans laquelle ce tourbillon est enfermé.
    Cette trompe va toujours en diminuant et en s'allongeant puis elle descend en tournoyant
    sans pourtant quitter la nuée, jusqu'à tremper son extrémité dans la mer.
    Elle aspire et enlève plus gros qu'une maison d'eau, qu'elle porte si haut dans l'air,
    que quand ce nuage crève sur un vaisseau c'est avec une telle violence que bien souvent il le fait couler bas.

    Ceux qui naviguent sous la Ligne et entre les Tropiques trouvent souvent le Puchot.
    Il vient du côté du Sud au Cap de Bonne Espérance, aux côtes de Barbarie et aux plages Orientales de l'Amérique.
    Les mariniers l'appellent Dragon ou Grain de vent, les Levantins le nomment Typhon ou Siphon,
    et ceux qui naviguent à l'Amérique disent Puchot. On l'appelle encore Pompe de mer.

    Les matelots craignent fort ce tourbillon, et sitôt qu'ils le découvrent,
    ils brouillent toutes les voiles jusqu'à ce qu'il soit passé.

    La superstition de ceux qui craignent cette nuée fait qu'ils piquent dans le mât un couteau à manche noir,
    persuadez qu'en faisant cela ils détourneront l'orage, et du temps de Pline l'Ancien*,
    les matelots versaient du vinaigre pour apaiser ce tourbillon quand il approchait.
    Aujourd'hui ils croient le repousser en ferraillant et en escrimant sur le tillac* avec grand bruit.

    Dans ces occasions la piété des matelots Catholiques leur fait dire l’Évangile de Saint Jean
    pour dissiper le Puchot et pour les matelots Protestants ils croient qu'il suffit de serrer les voiles.
    Ce Puchot est ordinairement suivi de grandes pluies.
    On peut bien connaître que cet article a été emprunté d'un Auteur Catholique,
    qui comme tous les autres Catholiques ne voudrait pas accorder la moindre ombre de piété aux Protestants,
    mais l'expérience fait assez connaître que ceux-ci savent un peu mieux les Évangiles,
    et qu'ils les ont mieux lus que les Catholiques, et on les lit ordinairement sur leurs vaisseaux.
    Je ne sais si les Catholiques oseraient se vanter qu'on les lit aussi sur les leurs.