BRÛLOT - Dictionnaire de Marine - 1742 - Henrik Bicker
Définition : (texte réadapté en Français actuel)
L'astérisque * indique un lien actif.
C'est un vieux bâtiment chargé de feux d’artifice et de matières combustibles,
que l‘on accroche aux vaisseaux ennemis pour le brûler.
Certains le nomment aussi : Navire Sorcier.
Les bâtiments que l’on estime les plus propices pour faire des Brûlots,
sont de grandes chaloupes*, des flûtes* ou des pinasses*, d'un port de 70 à 80 lastes*,
qui ont un premier pont d'un seul tenant sans tonture*, au-dessus duquel un autre pont court de la proue* à la poupe*.
On entaille en divers endroits du premier pont, des ouvertures à peu près de 1,5 pied en carré,
entre les baux*, et on les fait correspondre dans le fond de cale*.
Ensuite on fait des dalles de planches que l’on joint en leur donnant 1,5 pouce de largeur.
Ces dalles qui peuvent parfois être faites en fer blanc sont posées sur trois des côtés de chaque mât*.
Elles s’étendent tout le long du bâtiment, à tribord* et à bâbord*, et se rejoignent dans une autre grande dalle
qui est en travers, à 6 ou 7 pieds de la place où se place le Timonier*.
Une dalle assez longue est encore réalisée, qui descend du gaillard d’arrière*, en biais, jusqu'à la grande dalle
qui est en travers sur le premier pont, laquelle s'assemble dans une autre petite dalle sur le gaillard d’arrière*,
où se tient le Timonier*, à celui des deux côtés qui est le plus pratique et accessible.
Dans le bardage du gaillard d’arrière*, on réalise une large trappe, au-dessous de laquelle on place une chaloupe* rapide
afin que le Timonier*, après avoir mis le feu dans les conduits, puisse y descendre rapidement.
On remplit ensuite les dalles ou conduits d’artifices, à savoir d’une certaine portion de poudre,
comme la moitié d’un quart de salpêtre, d’un demi-quart de soufre commun, le tout bien mélangé ensemble
et imbibé d’huile de graine de lin mais pas trop, car cela retarderait l'embrasement, et que l'effet doit être prompt.
Après cela, on couvre toutes ces dalles de toile soufrée ou de gros papiers à gargousses*,
et on apporte des fagots de menus copeaux ou autre petit bois trempé dans de l’huile de baleine,
qu‘on arrange en forme de toit sur les dalles.
Sur ces copeaux, on place encore des fagots de bois assez petits et très secs que l’on arrange à nouveau
en forme de toit en les mettant bout à bout.
Ces fagots sont préparés et trempés dans des matières combustibles, comme du soufre commun pilé et fondu,
du salpêtre, trois quarts de grosse poudre, de l’étoupe*, de l’huile de baleine, et le tout est bien mélangé ensemble.
On pend aussi partout en dessous du second pont, attachés avec des paquets de vieux fils de carret* bien goudronnés,
toutes sortes de matières combustibles, comme des paquets de soufre ou de liziéres soufrées.
Le dessous du premier et du second pont est également fort bien goudronné et parsemé d'étoupes* soufrées collées au goudron.
On remplit aussi très souvent les vides du bâtiment de tonnes* poissées pleines de copeaux,
minces et serpentant comme ceux qui tombent sous le rabot* des Menuisiers.
Lorsque l'on veut se servir des Brûlots, on ouvre tous les sabords*, les écoutilles* et les autres endroits destinés à donner de l’air,
et on met le feu au moyen de boîtes à pierrier* que l'on place côte à côte, reliées par des traînées de poudre, qui une fois que
la flamme arrive à leurs endroits s'ouvrent toutes en même temps.
A l’avant, sous le mât de beaupré* et à chaque bout de chaque vergue*, se trouve de bons grappins qui pendent à des chaînes.
Chacun de ces grappins est amarré à une corde qui passe du lieu où ils sont, tout le long du bâtiment,
jusqu'au gaillard d’arrière*, à l’endroit où se tient le Timonier*.
Dès que le bâtiment a abordé le vaisseau ennemi, le Timonier* doit couper les cordes, avant de mettre le feu au Brûlot.
Il faut faire très attention et faire des efforts pour aborder le vaisseau ennemi par l’avant et non par les côtés.
On arme les Brûlots de dix ou douze hommes, qui ont double paie à cause du danger qu’ils courent,
et de quelques passe-volants* d'artillerie pour faire croire que les sabords* sont armés,
hormis à l’arrière ou il y a deux canons de fer pour se défendre contre les chaloupes* et les canots*.
Quand on construit des Brûlots de bois neuf, on n’y emploie que du plus chétif, du plus léger,
où le feu peut prendre le plus aisément.
Les Brûlots se tiennent ordinairement aux côtés des grands navires pour les secourir en cas de besoin.
Définition : (texte réadapté en Français actuel)
L'astérisque * indique un lien actif.
C'est un vieux bâtiment chargé de feux d’artifice et de matières combustibles,
que l‘on accroche aux vaisseaux ennemis pour le brûler.
Certains le nomment aussi : Navire Sorcier.
Les bâtiments que l’on estime les plus propices pour faire des Brûlots,
sont de grandes chaloupes*, des flûtes* ou des pinasses*, d'un port de 70 à 80 lastes*,
qui ont un premier pont d'un seul tenant sans tonture*, au-dessus duquel un autre pont court de la proue* à la poupe*.
On entaille en divers endroits du premier pont, des ouvertures à peu près de 1,5 pied en carré,
entre les baux*, et on les fait correspondre dans le fond de cale*.
Ensuite on fait des dalles de planches que l’on joint en leur donnant 1,5 pouce de largeur.
Ces dalles qui peuvent parfois être faites en fer blanc sont posées sur trois des côtés de chaque mât*.
Elles s’étendent tout le long du bâtiment, à tribord* et à bâbord*, et se rejoignent dans une autre grande dalle
qui est en travers, à 6 ou 7 pieds de la place où se place le Timonier*.
Une dalle assez longue est encore réalisée, qui descend du gaillard d’arrière*, en biais, jusqu'à la grande dalle
qui est en travers sur le premier pont, laquelle s'assemble dans une autre petite dalle sur le gaillard d’arrière*,
où se tient le Timonier*, à celui des deux côtés qui est le plus pratique et accessible.
Dans le bardage du gaillard d’arrière*, on réalise une large trappe, au-dessous de laquelle on place une chaloupe* rapide
afin que le Timonier*, après avoir mis le feu dans les conduits, puisse y descendre rapidement.
On remplit ensuite les dalles ou conduits d’artifices, à savoir d’une certaine portion de poudre,
comme la moitié d’un quart de salpêtre, d’un demi-quart de soufre commun, le tout bien mélangé ensemble
et imbibé d’huile de graine de lin mais pas trop, car cela retarderait l'embrasement, et que l'effet doit être prompt.
Après cela, on couvre toutes ces dalles de toile soufrée ou de gros papiers à gargousses*,
et on apporte des fagots de menus copeaux ou autre petit bois trempé dans de l’huile de baleine,
qu‘on arrange en forme de toit sur les dalles.
Sur ces copeaux, on place encore des fagots de bois assez petits et très secs que l’on arrange à nouveau
en forme de toit en les mettant bout à bout.
Ces fagots sont préparés et trempés dans des matières combustibles, comme du soufre commun pilé et fondu,
du salpêtre, trois quarts de grosse poudre, de l’étoupe*, de l’huile de baleine, et le tout est bien mélangé ensemble.
On pend aussi partout en dessous du second pont, attachés avec des paquets de vieux fils de carret* bien goudronnés,
toutes sortes de matières combustibles, comme des paquets de soufre ou de liziéres soufrées.
Le dessous du premier et du second pont est également fort bien goudronné et parsemé d'étoupes* soufrées collées au goudron.
On remplit aussi très souvent les vides du bâtiment de tonnes* poissées pleines de copeaux,
minces et serpentant comme ceux qui tombent sous le rabot* des Menuisiers.
Lorsque l'on veut se servir des Brûlots, on ouvre tous les sabords*, les écoutilles* et les autres endroits destinés à donner de l’air,
et on met le feu au moyen de boîtes à pierrier* que l'on place côte à côte, reliées par des traînées de poudre, qui une fois que
la flamme arrive à leurs endroits s'ouvrent toutes en même temps.
A l’avant, sous le mât de beaupré* et à chaque bout de chaque vergue*, se trouve de bons grappins qui pendent à des chaînes.
Chacun de ces grappins est amarré à une corde qui passe du lieu où ils sont, tout le long du bâtiment,
jusqu'au gaillard d’arrière*, à l’endroit où se tient le Timonier*.
Dès que le bâtiment a abordé le vaisseau ennemi, le Timonier* doit couper les cordes, avant de mettre le feu au Brûlot.
Il faut faire très attention et faire des efforts pour aborder le vaisseau ennemi par l’avant et non par les côtés.
On arme les Brûlots de dix ou douze hommes, qui ont double paie à cause du danger qu’ils courent,
et de quelques passe-volants* d'artillerie pour faire croire que les sabords* sont armés,
hormis à l’arrière ou il y a deux canons de fer pour se défendre contre les chaloupes* et les canots*.
Quand on construit des Brûlots de bois neuf, on n’y emploie que du plus chétif, du plus léger,
où le feu peut prendre le plus aisément.
Les Brûlots se tiennent ordinairement aux côtés des grands navires pour les secourir en cas de besoin.