Il y a quelques mois, je me suis lancé un petit défit : construire de A à Z un planeur vol libre inspiré de ceux que j'utilisais dans ma jeunesse quand je faisais des concours en vol libre. Ça ne me rajeunit pas !
Voilà l'histoire :
il m'est revenu ma vielle envie de reconstruire le planeur de mes débuts en compétition dans les années 63-64.
Evidemment, je vais reprendre les dimensions générales mais je vais le construire avec les techniques d'aujourd'hui et y mettre la radio.
La radio ne servira que d'assistance car je ne cours plus aussi vite qu'à l'époque.
Dans le club, Michel avait essayé la formule. Il l'avait appelé Norad du nom du planeur : Noroît plus "radio".
L'équipement de cette époque étant très volumineux et lourd, je me souviens qu'il avait largement augmenté les dimensions.
Pour moi, vu les radios modernes, ce ne sera pas le cas. (à peu de choses pret).
Envergure 1m90
Profil perso proche d'un Goettingen 177
2 longerons en carbone Ø 6 x 4.2 mm
Bord d'attaque jonc carbone Ø 3 mm
surface 30 dm²
poids environ 400 g
Ce qui fait environ 13,5 g/dm²
Rx 2 voies (direction + profondeur) 4g
2 servos 2g
une lipo 1s 600 mAh 15g.
Entoilage en film thermo rétractable d'aujourd'hui et sans coffrage.
La radio ne servira quasiment à rien. Le volet de dérive sera actionné juste en tirant par un fil reliant le servo au volet qu sera rappelé dans l'autre sens par un élastique (ou 2 fils aller/retour)
La profondeur ne sera actionnée qu'en piqué car ce genre de modèle vol tout seul. A la base c'est un vol libre. La position cabré ne servira qu'à "déthermaliser" en cas de problème]
La montée en altitude se fera à l'ancienne : 50m de fils et à la course.
Je vais peut être me laisser faire et tricher un peu en utilisant un moulinet de pêche comme treuil et 100 m de fils.
Comme ces planeurs montent sans avoir d'action à donner, il me faut juste un aide pour le tenir car je vais pouvoir le treuiller et le piloter après largage du fils.
Bon, trêve de bavardage, entrons dans le vif du sujet.
Après avoir découpé 30 rectangles de 30 x 180 dans du balsa 15/10, il faut découper dans du contre plaqué de 20/10 les deux gabarits et les percer au diamètre des longerons. On empile les 36 rectangles et on perce de part en part à 6 mm en s'aidant d'un gabarit.
assemblage du bloc avec le 2e gabarit de l'autre côté avec des tiges filetées M6. J'ai ajouté une tige filetée M3 à l'arrière pour éviter que le bloc s'ouvre lors de l'usinage
Ensuite on taille à grand coups de couteau ou de scie pour approcher des gabarits afin d'avoir moins à poncer.
Après usage d'huile de coude et d'une poncette et si on a bien travaillé, on obtient un joli bloc de 36 nervures identiques.
Voilà un joli petit tas de nervures. Les bavures de bois servirons à aider le collage sur le carbone. Je ne les enlève pas.
On en prend 18
Et on commence la construction
Tout bien réfléchi, j'ai ajouté des becs de nervure afin de suivre un peu mieux le profil. L'original avait un coffrage entre le longeron et le bord d'attaque.
Puis fabrication des doubles dièdre
Assemblage du tout.
10 cm en bout de dièdre ! Impressionnant !
Ensuite j'ai construit le stabilisateur.
Pffff ! Il y a des années que j'ai pas utilisé des baguettes de 2x2 et des nervures en 10/10.
Un p'tit coup d’œil sur les ailes
J'ai attaqué le fuselage
En suivant, j'ai entoilé les ailes et l'empennage.
Je suis assez content car l'empennage entoilé ne pèse que 12 g. J'avais peur du poids avec un revêtement film mais ça va.
Ce qui m'a permis de voir combien de plomb il faudrait mettre à l'avant.
Malgré une 2S il faudra presque 90g de plomb.
les ailes pesant 189 g
l'empennage 12g
le fuselage (dans son état) 30 g
le plomb 90 g
la radio avec la lipo 43 g
cela nous fait un total de 364 g.
Je vais tenir mon objectif des 400g environ.
J'ai une aile qui pèse 5 g de plus que l'autre. Au lieu d'ajouter 5 g sur sa sœur, je ferais le virage du côté où ça penche.
Oui ! Il faut savoir que les vols libre avaient un virage sélectionné à la construction de façon à ce qu'ils partent en virage tout seul. Cela permettait d'accrocher les ascendances et en plus d'aller moins loin. Faut pas oublier qu'on courait après.
Une anecdote :
Je suis dans un groupe Facebook ou nous partageons nos constructions.
Quelqu'un m'a demandé si c'était du carton !!!!!!
Tout se perd !!!!!
Une petite vidéo pour vous montrer le résultat.
Entre nous, j'ai pas mal ramé pour programmer la devo 10 pour empêcher l'usage de cabré et le déthermalisateur avec l'inter gear.
Au passage, j'avais pas vu la superbe faute sur déthermalisateur. bon, c'est pas dans le dico alors ........
Le top des déthermalisateur des années 60 :
Je me souviens que ma mère avait trouvé ça cher vu que ça coûtait le prix d'une montre bracelet.
Avant ça on coinçait une mèche lente dans l'élastique qui retenait le stabilisateur en place par l'arrière et lorsque la mèche brûlait l'élastique le stab se relevait pour faire aérofrein.
Le problème était que comme les mèches étaient de fabrication maison (cordon de coton + salpêtre ) le temps de combustion n'était pas constant alors on mettait des mèches de 4 mn pour être sur de voler les 3 mn réglementaires. Quand il y a du vent de 15 ou 20 km/h, les dernières minutes à courir après le planeur étaient les plus longues. Avec les minuteries Graupner on ne mettait qu'un peu plus de 3 mn. C'était toujours ça de gagné en fatigue car après les 2 ou 3 vols d’essai et les 3 vol de concours j'aime autant vous dire que le soir on était lessivés. Bon, j'avais 15 ans et une autre forme qu'aujourd'hui mais quand même !
Après quelques essais de treuillage, il semble que je n'ai plus l'âge pour cet exercice donc j'ai décidé de refaire un fuselage et d'équiper le Norad d'un moteur.
J'ai fais un petit essai samedi avec un fuselage proto vite fait. Le résultat est intéressant sans prise de poids.
Le voilà ! Il est prêt à reprendre l'air.
J'ai fait un fuselage "caisse" avec les mêmes caractéristiques (BL avant, BL arrière, V longitudinal) que l'original.
Avec un moteur de 18 mm de diamètre et 22 g, une batterie 2S 600 mAh et le matériel de l'autre fuselage il pèse 425 g pour 31,5 dm² soit 13,5 g/dm² avec un centrage à 55.5 %. J'ai même gagné 25 g par rapport au précédent fuselage malgré la modification du stabilo avec un vrai volet commandé en "piqué, cabré". J'ai abandonné l'histoire du déthermalisateur qui me changeait les réglages à chaque fois.
Voilà les photos.
Agrandissement du volet de dérive et greffe d'un volet de profondeur allégé par des trous ovales fait avec la découpe laser.
Aujourd'hui 4 juin 2017, la météo étant plus clémente, j'ai fais les 1er vol du Norad.
Malgré un petit vent en rafales, ça c'est pas trop mal passé.
Voilà l'histoire :
il m'est revenu ma vielle envie de reconstruire le planeur de mes débuts en compétition dans les années 63-64.
Evidemment, je vais reprendre les dimensions générales mais je vais le construire avec les techniques d'aujourd'hui et y mettre la radio.
La radio ne servira que d'assistance car je ne cours plus aussi vite qu'à l'époque.
Dans le club, Michel avait essayé la formule. Il l'avait appelé Norad du nom du planeur : Noroît plus "radio".
L'équipement de cette époque étant très volumineux et lourd, je me souviens qu'il avait largement augmenté les dimensions.
Pour moi, vu les radios modernes, ce ne sera pas le cas. (à peu de choses pret).
Envergure 1m90
Profil perso proche d'un Goettingen 177
2 longerons en carbone Ø 6 x 4.2 mm
Bord d'attaque jonc carbone Ø 3 mm
surface 30 dm²
poids environ 400 g
Ce qui fait environ 13,5 g/dm²
Rx 2 voies (direction + profondeur) 4g
2 servos 2g
une lipo 1s 600 mAh 15g.
Entoilage en film thermo rétractable d'aujourd'hui et sans coffrage.
La radio ne servira quasiment à rien. Le volet de dérive sera actionné juste en tirant par un fil reliant le servo au volet qu sera rappelé dans l'autre sens par un élastique (ou 2 fils aller/retour)
La profondeur ne sera actionnée qu'en piqué car ce genre de modèle vol tout seul. A la base c'est un vol libre. La position cabré ne servira qu'à "déthermaliser" en cas de problème]
La montée en altitude se fera à l'ancienne : 50m de fils et à la course.
Je vais peut être me laisser faire et tricher un peu en utilisant un moulinet de pêche comme treuil et 100 m de fils.
Comme ces planeurs montent sans avoir d'action à donner, il me faut juste un aide pour le tenir car je vais pouvoir le treuiller et le piloter après largage du fils.
Bon, trêve de bavardage, entrons dans le vif du sujet.
Après avoir découpé 30 rectangles de 30 x 180 dans du balsa 15/10, il faut découper dans du contre plaqué de 20/10 les deux gabarits et les percer au diamètre des longerons. On empile les 36 rectangles et on perce de part en part à 6 mm en s'aidant d'un gabarit.
assemblage du bloc avec le 2e gabarit de l'autre côté avec des tiges filetées M6. J'ai ajouté une tige filetée M3 à l'arrière pour éviter que le bloc s'ouvre lors de l'usinage
Ensuite on taille à grand coups de couteau ou de scie pour approcher des gabarits afin d'avoir moins à poncer.
Après usage d'huile de coude et d'une poncette et si on a bien travaillé, on obtient un joli bloc de 36 nervures identiques.
Voilà un joli petit tas de nervures. Les bavures de bois servirons à aider le collage sur le carbone. Je ne les enlève pas.
On en prend 18
Et on commence la construction
Tout bien réfléchi, j'ai ajouté des becs de nervure afin de suivre un peu mieux le profil. L'original avait un coffrage entre le longeron et le bord d'attaque.
Puis fabrication des doubles dièdre
Assemblage du tout.
10 cm en bout de dièdre ! Impressionnant !
Ensuite j'ai construit le stabilisateur.
Pffff ! Il y a des années que j'ai pas utilisé des baguettes de 2x2 et des nervures en 10/10.
Un p'tit coup d’œil sur les ailes
J'ai attaqué le fuselage
En suivant, j'ai entoilé les ailes et l'empennage.
Je suis assez content car l'empennage entoilé ne pèse que 12 g. J'avais peur du poids avec un revêtement film mais ça va.
Ce qui m'a permis de voir combien de plomb il faudrait mettre à l'avant.
Malgré une 2S il faudra presque 90g de plomb.
les ailes pesant 189 g
l'empennage 12g
le fuselage (dans son état) 30 g
le plomb 90 g
la radio avec la lipo 43 g
cela nous fait un total de 364 g.
Je vais tenir mon objectif des 400g environ.
J'ai une aile qui pèse 5 g de plus que l'autre. Au lieu d'ajouter 5 g sur sa sœur, je ferais le virage du côté où ça penche.
Oui ! Il faut savoir que les vols libre avaient un virage sélectionné à la construction de façon à ce qu'ils partent en virage tout seul. Cela permettait d'accrocher les ascendances et en plus d'aller moins loin. Faut pas oublier qu'on courait après.
Une anecdote :
Je suis dans un groupe Facebook ou nous partageons nos constructions.
Quelqu'un m'a demandé si c'était du carton !!!!!!
Tout se perd !!!!!
Une petite vidéo pour vous montrer le résultat.
Entre nous, j'ai pas mal ramé pour programmer la devo 10 pour empêcher l'usage de cabré et le déthermalisateur avec l'inter gear.
Au passage, j'avais pas vu la superbe faute sur déthermalisateur. bon, c'est pas dans le dico alors ........
Le top des déthermalisateur des années 60 :
Je me souviens que ma mère avait trouvé ça cher vu que ça coûtait le prix d'une montre bracelet.
Avant ça on coinçait une mèche lente dans l'élastique qui retenait le stabilisateur en place par l'arrière et lorsque la mèche brûlait l'élastique le stab se relevait pour faire aérofrein.
Le problème était que comme les mèches étaient de fabrication maison (cordon de coton + salpêtre ) le temps de combustion n'était pas constant alors on mettait des mèches de 4 mn pour être sur de voler les 3 mn réglementaires. Quand il y a du vent de 15 ou 20 km/h, les dernières minutes à courir après le planeur étaient les plus longues. Avec les minuteries Graupner on ne mettait qu'un peu plus de 3 mn. C'était toujours ça de gagné en fatigue car après les 2 ou 3 vols d’essai et les 3 vol de concours j'aime autant vous dire que le soir on était lessivés. Bon, j'avais 15 ans et une autre forme qu'aujourd'hui mais quand même !
Après quelques essais de treuillage, il semble que je n'ai plus l'âge pour cet exercice donc j'ai décidé de refaire un fuselage et d'équiper le Norad d'un moteur.
J'ai fais un petit essai samedi avec un fuselage proto vite fait. Le résultat est intéressant sans prise de poids.
Le voilà ! Il est prêt à reprendre l'air.
J'ai fait un fuselage "caisse" avec les mêmes caractéristiques (BL avant, BL arrière, V longitudinal) que l'original.
Avec un moteur de 18 mm de diamètre et 22 g, une batterie 2S 600 mAh et le matériel de l'autre fuselage il pèse 425 g pour 31,5 dm² soit 13,5 g/dm² avec un centrage à 55.5 %. J'ai même gagné 25 g par rapport au précédent fuselage malgré la modification du stabilo avec un vrai volet commandé en "piqué, cabré". J'ai abandonné l'histoire du déthermalisateur qui me changeait les réglages à chaque fois.
Voilà les photos.
Agrandissement du volet de dérive et greffe d'un volet de profondeur allégé par des trous ovales fait avec la découpe laser.
Aujourd'hui 4 juin 2017, la météo étant plus clémente, j'ai fais les 1er vol du Norad.
Malgré un petit vent en rafales, ça c'est pas trop mal passé.
Dernière édition par ribouldingue64 le Dim 4 Juin 2017 - 22:50, édité 1 fois